Les Wodaabe font partie de la grande famille des peuls, l’une des populations les plus importantes d’Afrique de l’Ouest. Ils sont 100 000 au Niger et représentent 0,5% de la population totale du pays. Ils forment une société organisée en 15 lignages, sans distinction de catégories sociales, sans chef. Notre correspondant sur place fait partie du lignage des Gojanko’s. Il habite un campement qui regroupe 140 personnes, essentiellement des familles apparentées à son lignage. Seul, l’instituteur est de l’ethnie Haoussa. Les familles conjugales vivent avec leurs enfants sous des tentes faites en peau, en tissus et en toiles. Un cheptel de chèvres nous révèle l’extraordinaire besoin d’exister des Wodaabe à travers leur identité de pasteurs nomades. En même temps, nous prenons part à leur expérience de semi-sédentarisation. Jusqu’en 2010, le campement n’avait ni école ni eau. Les habitants ont mis sur pied une association et depuis, ils ont fait les investissements nécessaires à la mise en place du processus de villagisation.
Il est particulièrement remarquable de voir les Wodaabe, les plus pauvres au Niger, s’organiser entre tous les membres de la communauté, filles y compris, pour se prendre en charge et s’épauler avec les touaregs Iullemmeden, leurs voisins.