La vie quotidienne des WoDaabe est rythmée par un sage équilibre entre les tâches de la vie domestique et les activités économiques. Les femmes se chargent des premières : traiter des animaux, battre, décortiquer et moudre le mil, cuisiner, collecter le bois, aller chercher l’eau et s’occuper des enfants. Les hommes sont concentrés sur la seconde à savoir l’élevage. Les maris ne voient rien d’ingrat à cette division du travail. Ils mesurent leur richesse à la taille du troupeau et au nombre d’enfants, les femmes mesurent la leur en calebasses. Au cours des transhumances, elles chargeaient, déchargeaient les ânes et reconstruisaient le campement à chaque étape. Ces travaux faits, elles reprennaient l’ensemble des activités domestiques. L’organisation du village WoDaabe n’est plus celle du campement. Il est nécessaire et important que les infrastructures nouvelles leur apportent des conditions de vie plus favorables.
A T. la corvée d’eau n’est plus du tout la même si l’on revient 10 ans en arrière, les femmes et les jeunes filles faisaient les 30 km aller et retour qui les séparaient de l’eau du forage. Elles le faisaient à dos d’âne. L’accès à l’eau du puits a éliminé en partie ce travail pénible.
S’équiper
L’une des priorités des habitantes de T. sera de remplacer le pilon par un moulin à mil motorisé. L’équipement au village d’un moulin libérera les femmes d’un travail long et harassant. Une fois atteints les besoins des familles du village, elles pourraient revendre une partie de la farine et passer ainsi d’une activité domestique à une activité génératrice de revenus et donc économique.
S’organiser
Les femmes ont constitué un comité de gestion. Il doit leur permettre de prendre les décisions concernant leur travail, de trouver des partenaires techniques pour les aider au bon fonctionnement de l’équipement.
Valoriser leur place
En faisant référence à l’évolution de leur mode de vie, moins contraint par le travail domestique, la femme gagnera une nouvelle place dans la société. Si elles commencent à jouer un rôle à travers les deux comités de gestion, eau et moulin ainsi qu’au bureau de l’association, elles renforceront leur pouvoir économique. A travers ces activités la contribution des femmes va s’accroître, leur place sera plus égalitaire.